Soutenance Travail de fin de cycle philosophie niveau licence

Honorables professeurs,

Membres du jury, bonjour.

« L’homme est la seule créature qui doive être éduquée. Par l’éducation l’on entend les soins, la discipline et l’instruction avec la formation » disait Kant dans ses réflexions sur l’éducation. C’est dans cette optique, que vous n’avez ménagé aucun effort pour nous permettre de bénéficier d’une formation adéquate, permettant l’éveil en nous de l’esprit critique reconnu communément aux amis de la sagesse. Pour cette noble œuvre, nous vous sommes très reconnaissants et tenons à vous remercier. Nos remerciements vont particulièrement à l’endroit de notre directeur de mémoire Dr Joseph SAWADOGO, qui, en dépit de ses multiples engagements, a su nous accorder une attention particulière pour l’élaboration de notre travail.

Honorables professeurs, permettez nous de rappeler avant tout le thème de notre travail de recherche. Ce dernier est libellé comme suit: « Les enjeux éthiques actuels du clonage humain ». C’est thème est d’actualité qui se situe dans le contexte des nouvelles frontières des sciences biomédicales et les défis éthiques. En effet, depuis la découverte de l’ADN, de nombreux progrès se sont opérés dans le domaine scientifique de façon particulière dans le domaine de la biologie et de la biotechnologie. Désormais, l’homme peut intervenir de manière très spectaculaire dans l’évolution du vivant. Le généticien peut ‘‘créer’’ de nouveaux génotypes, diagnostiquer et soigner des maladies héréditaires, prélever par exemple des gènes spécifiques de l’homme et les intégrer dans l’embryon d’une autre espèce en vue d’obtenir des organes qui pourraient être utilisés comme greffes tolérées chez l’être humain, cloner des animaux supérieurs (homme), en vue de palier la stérilité ou de satisfaire le désir d’enfant. Cette perspective donne lieu à des hypothèses inspirées par le désir de toute-puissance: réplique d’individus doués intellectuellement, physiquement, reproduction de l’image du «cher défunt», sélection d'individus sains et exempts de maladies génétiques; possibilité de choix du sexe; production d'embryons présélectionnés et conservés par cryogénisation à transférer dans l’utérus, pouvant servir plus tard de réserve d’organes. C’est à ce niveau que se posent de nombreuses questions d’ordre épistémologique, philosophique, éthique, biomédical et théologique. Le clonage humain dans ses aspects positifs et négatifs est-il éthiquement acceptable? Peut-on disposer de l’être humain au laboratoire comme matériau de manipulation ? Quel est le statut biologique et ontologique de l’embryon et du clone? Respecte-t-on ainsi l’homme dans sa dignité ?

Pour mener à bien notre réflexion, nous avons structuré notre travail comme suit : une première partie dans laquelle nous avons clarifié les concepts de clonage et d’éthique ; une seconde partie, où nous avons traité des problèmes éthiques que posent le clonage reproductif humain et une troisième qui montre quelques prises de positions sur la légitimation du clonage humain. Comme méthode, nous avons fait la mise au point du clonage sous toutes ses formes, son origine, sa technique et ses applications. Cela nous a permis d’analyser éthiquement les questions liées aux manipulations génétiques particulièrement au clonage reproductif humain.

En substance il faut retenir que les problèmes éthiques que pose le clonage humain en rapport avec le respect de la vie et de la dignité de la personne sont énormes : la séparation du lien entre l’union conjugale et la procréation humaine, la discrimination entre les êtres humains, l’eugénisme, les recherches et les expérimentations sur l’embryon. Il se trouve que l’évolution de la biotechnologie tend vers une certaine instrumentalisation de l’homme. Face au danger de cette instrumentalisation de l’être humain au service des autres, le législateur et le politique doivent faire attention, car « l’homme est en train de devenir un bien de consommation et objet comme n’importe lequel ». Cela constitue une atteinte grave à l’égalité et à la dignité et aux droits fondamentaux de l’être humain. Tout ceci à conduit la plupart des pays dans le monde, les différentes instances au niveau international, transnational et national et les grandes religions officielles à condamner le clonage reproductif saut les Etats d’Israël et de la Russie. Au risque de réaliser la prophétie de Rabelais : « science sans conscience n’est que ruine de l’âme.», il faudra agir en tenant compte de cet impératif kantien : « agit de telle sorte que tu traites l’humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre, toujours en même temps comme une fin, jamais simplement comme un moyen. ».

Au terme donc de notre réflexion il ressort que, la science, la technique et surtout la biotechnologie, doivent être au service de la personne humaine. Ainsi, la dignité de l’homme impose à ces domaines une finalité et des critères éthiques, qui, « supposent une juste conception de la nature de la personne humaine dans sa dimension corporelle ».

Honorables professeurs, permettez-moi de reprendre au terme de cet exposé, un propos de la sagesse populaire qui veut que toute œuvre humaine soit marquée d’insuffisances. Ceci, pour implorer votre clémence pour ce qui est des insuffisances et des manquements de toutes sortes, que vous aurez sans doute relevé dans notre travail. Veuillez chers professeurs, les considérer comme les balbutiements d’un novice en cours d’initiation à la pensée philosophique et soyez rassurer que les remarques et les objections que vous porterez à notre connaissance, seront prises en compte pour améliorer la qualité de ce mémoire et aussi d’éventuels travaux de recherche à l’avenir.